jeudi 31 mars 2011

Sucker Punch - Lorsque la Narration en dit plus que les images

Dans le RER, un type s’installe à tes côtés, il y a de la place un peu partout dans le wagon. Tu le regardes et lui demandes s’il était prévu que vous partagiez un milkshake ce soir. Il te regarde sans trop comprendre. “Never mind monsieur” et tu penses aux images du film que tu viens d’apprécier.

Presque une phobie, une crainte : croiser des êtres que tu connais/as connu/as aperçu une fois en soirée/avec qui tu as travaillé … Châtelet-les-Halles un mercredi soir, sorties de première exclusivité à UGC, tu rencontres du people, mais pas du mauvais. Pur hasard, belle surprise: Marine (Gwenda) accompagnée d’un ami, et Benjamin (ex collègue)


Vous l’attendiez depuis quelques mois, Sucker Punch est en salles depuis ce matin. Vous connaissez tous le trailer, mais de quoi parle vraiment ce film?

Vous connaissez Zack Snyder, et son univers. Tout est assez sombre et lisse. L’univers est faux, beau, unique. L’artificiel fait rêver. On s’imagine tous au moins une fois, avec des pouvoirs, ou tout simplement dans des clips avec notre casque sur les oreilles. Parfois il est assez difficile d’assumer la réalité et il est préférable de s’évader. Ce film est un voyage artistique mené par la danse, la musique et la photo.

Ne rien révéler sur cette 5e fiction “Snyderienne”:

Bon divertissement, histoire étonnante: mise en abîme de métaphores en série, d’allégories.

Le jeu est bon. La photo est irréprochable, la technique du plan-séquence (faux) est exceptionnelle, les ralentis (Snyder touch) sont légitimes et très bien gérés. Ok, l’univers est très artificiel, tout est quasi-numérique mais ça reste visuellement bluffant. Il s’agit tout de même de l’esthétique de Snyder, qui rappelle plus 300 que Watchmen, mais on reconnaît le style du bonhomme.

Le réalisateur a pondu son film, il l’a écrit, produit, réalisé… ça lui appartient, il a son point de vue, son histoire, son explication. Mais chacun est libre d’interpréter ce film, d’être déçu, agréablement surpris ou totalement ennuyé.

Dans ce film, on parle de jeunesse brisée, de démons du passé à combattre, de solidarité et… de prostitués. Pardon?

En effet, surprise de taille, le trailer est un peu trompeur. Et heureusement ! Le petit fou n’a pas voulu conter une énième histoire banale. Il traite un sujet assez simple (du “Déjà Vu”) mais il utilise des procédés détournés pour en parler, et ça fait plaisir.

L’oeuvre qui ressemble à un manga ou bien à un jeu vidéo est divisée en plusieurs parties. Pour la petite histoire, la blonde veut s’échapper d’un centre, et elle embarque ses nouvelles amies avec elle. Pour que l’opération aboutisse, elles doivent subtiliser certains objets.

Pour cela, l’héroïne détourne l’attention en dansant pour le personnel du centre. Pendant ce temps, les autres coquines (peu vêtues) peuvent agir et récupérer les “outils”. Mais le spectateur doit accepter le fait qu’il ne verra pas les actions de manière traditionnelle. On est tout de suite envoyé dans un univers fantastique et significatif. On ne verra pas Emily Browning danser, mais les chorégraphies de combat et les déplacements rappellent que le personnage danse devant un public (en étant dans son monde imaginaire/parallèle).

L’objet à récupérer donne le ton/la couleur de l’univers dans lequel les filles vont devoir se battre pour réussir. Tu aimes l’idée, tu n’en dis pas plus.

C’est beau à voir. C’est propre, les actrices ressemblent à des poupées, ce qui accentue leur pureté, leur fragilité/vulnérabilité et qui fait aussi opposition à leurs actions. Oui-oui, ces filles sont sexy, jolies et elles se défendent. Disons que le Girl Power is back. (Un film de filles pour mecs?)

Ce que tu regrettes: tu pensais qu’il s’agissait d’un film projeté en 3D relief (en même temps, ce n’est pas grave du tout). Le son n’était pas assez fort pour apprécier une bande originale très féminine et très entraînante.

S’il ne plaît pas, tu comprends et tu sais pourquoi. Mais tu te rappelles qu’un film c’est un tout: ce n’est pas seulement une histoire, c’est une équipe, c’est un scénario, c’est une image… si tu évalues, ça reste un truc un peu inutile mais bien foutu.

À tes yeux, c’est un film rhétorique qui traite un sujet sérieux/dramatique tout en ménageant le public. Il s’agit d’une fiction faite pour impressionner, non pas pour éduquer.

Pour éviter la frustration, sachez que la narration de ce film en dit plus que les images. Tout ne sera pas montré, oser n’est pas permis dans cette production là, mais surprendre l’est. Car comme le souligne un ami, vous êtes des occidentaux et on vous propose un manga/jeu américain et non pas japonais.

Au fait, c’était bien le truc avec les hiboux chouettes ?

2 commentaires:

chocomilka a dit…

Je plussoie

Jude a dit…

J'aime ta façon de raconter ce film ^^ +1