jeudi 31 mars 2011

127 inserts plus tard


Tu attends ce film depuis des mois. Le duo James Franco - Danny Boyle donne envie de se déplacer.

Châtelet, 18h45, séance complète. Tout le monde se bouscule pour voir Franco.

Ce film est l’adaptation du livre Between a Rock and a Hard Place écrit par Aron Ralston himself. Il y raconte son accident : coincé dans un canyon pendant 6 jours, il s’est lui-même amputé le bras droit pour survivre.

Tu trouves les plans aériens magnifiques, le paysage ensoleillé est bien joli mais ce n’est rien à côté de ce montage délirant. L’impression de voir une pub, il ne manque qu’une voix off et tu es propulsé dans un autre monde.

Outre les inserts (de folie) et ce choix de caméra qui donne l’impression de regarder un documentaire, tu t’intéresses au split screen. 3 écrans, D. Boyle divise l’écran en trois parties (plusieurs fois dans le film) et tu te demandes pourquoi. Mais tu as ta petite idée, et tu vois juste. Du moins, tu interprètes à ta façon.

En effet, on suit le personnage joué par J. Franco à travers ce paysage qui met en confiance. Il y rencontre du monde mais c’est seul qu’il va vivre son enfer (pendant 6 jours/5 nuits). Tout comme le personnage joué par Ryan Reynolds dans Buried, tu es en tête à tête avec la “victime”. Mais les deux films sont bien différents. Avec Danny Boyle et James Franco on rigole. L’acteur a une tête sympathique, il agit comme un gosse, utilise le second degré malgré une main coincé et un pouce “bleu-gris”… Comment ne pas adhérer?

À la différence de Buried, Aron n’est pas (totalement) seul. Il rencontre du monde et surtout il pense à sa famille, ses amis, son ex (?), et il délire. Le réalisateur nous amène dans ce délire avec des images tournées avec un appareil photo (Canon?), ce qui donne une impression de réalisme, de proximité et c’est exactement ce qui peut déranger. Ne pas oublier que c’est une histoire vraie. Tu sais très bien que le moment redouté, approche, mais tu tentes de faire abstraction. Danny Boyle te rappelle que “ça” va se passer et il te prépare au choc. La musique et le son prennent possession de la salle de cinéma. Un simple coup de tonnerre résonne et tu penses entendre un os qui craque. Chaque bruit a son importance, et il crée une petite angoisse dans la salle plongée dans le noir avec le souffle coupé.

Assez rigolé, Aron est bien sympa, mais il est temps de se sortir de là. C’est à présent que tu fais appel au chiffre 3. Pourquoi?

Pour toi, l’écran divisé en trois parties annonçait la liberté. Tu t’expliques sinon on ne comprend rien. C’est au bout de la troisième tentative qu’Aron réussi à se libérer.

Et ce processus est difficilement soutenable. Il commence à peine à se casser le bras pour faciliter la coupe, que dans la salle de cinéma, les visages grimacent, les mains se serrent, les muscles se contractent… on est mal à l’aise.

Cela ne fait qu’empirer: le montage, le son, la musique ne te laissent aucune faveur. C’est criant de réalisme. Pendant qu’une partie se cache derrière des mains crispées, d’autres quittent la salle et certains font un malaise. Oui, tu assistes à des évanouissement en série et des évacuations. Une première pour toi, tu es étonné et tu comprends. Tu n’as jamais été aussi dérangé par une séquence aussi bien tournée et montée.

Il a réussi son coup le Danny. Tu rigoles, tu es mal à l’aise, dégoûté, et tu as les yeux humides. Tu passes par différentes émotions en 1h34, donc tu oses prétendre que c’est un film émouvant. (On découvre le vrai Aron avec sa copine et son enfant à la fin du film)

Poignant !

Euh… sinon, Clémence Poésy, c’est comme pour Marion Cotillard, tu ne traverses plus La Manche, ni l’Atlantique ainsi tu sauveras peut-être ta carrière. D’ailleurs tu peux tout arrêter, tu n’as même pas l’excuse d’être agréable à regarder… déjà que ton jeu laisse à désirer…

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